Pour son deuxième mémoire de master soutenu ce 16 février, Coco Bertin Mowa s’est intéressé aux représentations sociales des acteurs et l’inclusion scolaire des apprenants à besoins éducatifs spéciaux au Cameroun. Un choix motivé par le constat selon lequel l’éducation inclusive peine à décoller malgré les dispositions mises en place pour sa promotion.

Parmi les facteurs qui maintiennent cette politique éducative au bas de l’échelle, l’insuffisante sensibilisation des enseignants sur le handicap, laquelle pousse ces derniers à avoir des réactions négatives et stigmatisantes envers les enfants à besoins éducatifs particuliers. « Ceux-ci mettent en évidence des représentations dévalorisantes ayant pour corolaire la démotivation des apprenants », regrettent Coco Bertin Mowa.

Le cas des élèves de l’école publique pilote inclusive d’application de Nkoldongo qui a constitué l’échantillon de ces travaux défendus avec brio par le directeur général du Club des jeunes aveugles réhabilités du Cameroun (Cjarc) lui a permis de découvrir que « les acteurs de l’éducation n’ont pas la formation nécessaire pour prendre en charge les personnes handicapées ». « On a créé des classes inclusives mais les enseignants qui y arrivent sont surpris de voir des personnes handicapées et ne savent pas comment les prendre en charge », relève pour le déplorer Coco Bertin Mowa.

Le candidat dont les travaux défendus à la ICT University à Yaoundé ont reçu la mention « Très honorable avec félicitations du jury » a également constaté qu’en plus d’un environnement inaccessible, l’école manque du matériel, des équipements et des infrastructures adaptés aux différents types de handicaps. Des problèmes transposables à l’ensemble des écoles pilotes de l’éducation inclusive du Cameroun.

Coco Bertin Mowa décroche ce master quatre mois après un premier soutenu en novembre 2022 sur le management inclusif. Des travaux qui se situent dans le prolongement des travaux que fait le directeur général du Cjarc pour déconstruire ces représentations négatives dont il a été lui-même victime dans l’enfance, lui qui a perdu la vue depuis l’âge de 15 ans. Il invite d’ailleurs les enseignants à se former et à changer leur regard envers les personnes handicapées tout comme il demande aux familles de manifester plus d’amour envers ces personnes à besoins spécifiques.